Vaud+: Un label pour ce qui se fait de mieux dans le canton

VAUD+: UN LABEL POUR CE QUI SE FAIT DE MIEUX DANS LE CANTON

L’État mettra en oeuvre d’ici au début 2020 une marque territoriale destinée à valoriser ce qui se fait de mieux dans le canton en matière d’économie, rassemblant tous types d’entreprises, mais aussi musées, hautes écoles et producteurs.

L’État mettra en oeuvre d’ici au début 2020 une marque territoriale destinée à valoriser ce qui se fait de mieux dans le canton en matière d’économie, rassemblant tous types d’entreprises, mais aussi musées, hautes écoles et producteurs. Baptisé VAUD+, ce label a la vocation d’un véritable étendard de l’excellence pour ceux qui rempliront les critères autorisant à l’arborer. Andreane Jordan Meier, nouvelle cheffe du Service de la promotion économique et du commerce (SPECo), explique les tenants et les aboutissants d’une distinction identitaire qui se différencie fondamentalement des innombrables labels de qualité ou de promotion.

Un logo de plus ? Mais pas un logo comme les autres, et bien plus qu’un logo. VAUD+, quatre lettres accolées à un petit drapeau suisse surmontant la formule « terre d’inspiration », est appelé à représenter la communauté multisectorielle qui fait l’excellence du canton en matière d’économie. Vaud n’est pas le premier canton à adhérer à ce type de valorisation. L’expérience valaisanne, notamment, montre que, liée à un organisme centralisé de promotion, une telle démarche accroît notablement la notoriété d’une région et par là de ses acteurs économiques.

VAUD+ est une marque territoriale ou identitaire. Elle se distingue en cela fondamentalement d’une marque au sens commun du terme, car l’identité est une notion préexistante. Une marque de territoire réunit des prestations très diversifiées. Elle intègre l’ensemble de ce qui caractérise le territoire et met en valeur les acteurs qui s’y déploient. La champ de vision est particulièrement large s’agissant du canton de Vaud. Comparé à d’autres, il comporte une multitude de secteurs d’excellence parmi lesquels il est difficile de mettre l’un devant l’autre. « L’intention est de réunir autour et sous l’égide de cette marque les acteurs qui participent à la notoriété du canton, souligne Andreane Jordan Meier qui conduit le projet. L’idée est de développer un outil économique afin d’augmenter l’attractivité d’un territoire et convaincre un plus grand nombre d’entreprises de s’y installer. Il s’agit de constituer une véritable communauté qui se distingue par son exemplarité, avec les liens, les synergies et le réseautage bénéfiques à tous que cela engendre entre ses membres. » La mise en oeuvre de cette marque relève d’une démarche consistant à réunir toutes les filières qui font la notoriétés du canton sous un organisme de promotion cantonal leur offrant au moins une base de marketing commune, afin que les opportunités d’un secteur puissent bénéficier aux autres.

UNE MARQUE PROTÉGÉE

L’appartenance à une marque ne vaut évidemment que si cette marque est protégée au plan juridique. Or le nom d’un pays ou d’une région ne peut l’être car appartenant à toutes et à tous. Il a donc fallu élaborer un graphisme suffisamment caractéristique, auquel a été ajouté le message « terre d’inspiration », lequel n’a rien d’original en soi mais permet d’atteindre le but souhaité tout en communiquant la notion de regroupement. Une marque ne vaut pas grand-chose si elle n’est pas l’expression du respect de certaines valeurs. La simple appartenance à un territoire ne suffit pas pour prétendre le valoriser. Les travaux préparatoires de la marque VAUD+ ont permis de mettre en exergue neuf valeurs à préserver et développer dans le canton. Ce sont : vivre ensemble, respect, tranquillité, inspiration, entrepreneuriat, transmission de savoir, innovation, culture & patrimoine et excellence. Il va de soi que les adhérents à la marque devront en être de dignes représentants. Ils devront pour cela satisfaire à une liste de 24 critères.

Il est évident que pour crédibiliser la marque il s’agira d’en réexaminer périodiquement le respect. Certains de ces critères relèvent d’une appréciation subjective, d’autres sont plus ou moins facultatifs. Mais il en est qui pourraient se révéler carrément éliminatoires. Ainsi en est-il de celui stipulant que « L’entreprise s’adresse en priorité aux ORP dans la recherche de ses collaborateurs (préférence nationale). » Ou celui selon lequel « durant les 12 derniers mois et pour les prochains 12 mois, l’entreprise n’a pas et ne compte pas opérer de licenciement collectif ». Ou encore que « l’entreprise engage dans la mesure du possible des collaborateurs domiciliés dans le canton de Vaud ». Autant d’exigences qui font craindre selon certains observateurs la nécessité de mettre sur pied un appareil administratif supplémentaire.

Interrogée sur ces points lors de sa présentation en tant qu’invitée au petit-déjeuner débat d’Économie Région Lausanne face à un parterre de décideurs, Andreane Jordan Meier s’est voulue rassurante en indiquant qu’il faut comprendre cela dans une démarche d’accompagnement, et que ces critères doivent être considérés comme étant incitatifs et non purement qualificatifs.

LES 24 CRITÈRES D’ATTRIBUTION DU LABEL VAUD+

L’entreprise développe son activité dans le canton de Vaud et offre des postes de travail dans des secteurs autres que la vente (marketing, administration, finances, back-office, etc).
L’entreprise s’efforce de maintenir et de pérenniser autant que faire se peut ses activités en terres vaudoises.
L’entreprise favorise dans la mesure du possible le choix de fournisseurs, sous-traitants, prestataires implantés dans le canton de Vaud.
L’entreprise respecte les conventions collectives de travail en vigueur ou, à défaut, les usages locaux et de branche en matière de conditions de travail.
L’entreprise s’adresse en priorité aux ORP dans la recherche de ses collaborateurs (préférence nationale).
L’entreprise promeut une responsabilité sociale RH (employabilité des seniors, réinsertion professionnelle, personnes en situation de handicap).
L’entreprise assure des prestations, contributions et chances égales pour tous.
Durant les 12 derniers mois et pour les prochains 12 mois, l’entreprise n’a pas et ne compte pas opérer de licenciement collectif.
L’entreprise met en place une politique santé/sécurité.
L’entreprise vend des produits qui contribuent à l’image positive du canton de Vaud, sont éthiques et ne nuisent pas à la santé
L’entreprise favorise un dialogue ouvert et permanent avec ses partenaires publics et privés.
L’entreprise favorise les suggestions de ses collaborateurs et les sollicite pour des pistes d’amélioration continue.
L’entreprise est une entreprise « formatrice » et consacre dans la mesure du possible une partie de son budget RH à de la formation pour ses collaborateurs.
L’entreprise engage dans la mesure du possible des apprentis.
L’entreprise engage dans la mesure du possible des collaborateurs domiciliés dans le canton de Vaud.
L’entreprise doit démontrer son aptitude à innover constamment, elle souhaite consacrer une partie de son budget en R&D et/ou développer des collaborations avec les hautes écoles du canton de Vaud.
L’entreprise favorise l’émergence et l’accueil de nouveaux talents : elle accueille des diplômés des écoles et centres de formation vaudois.
L’entreprise développe de nouveaux produits ou des nouvelles prestations.
L’entreprise a identifié les principaux impacts environnementaux (paysage, pollution, etc.) et prend des mesures visant à les réduire.
L’entreprise favorise l’utilisation d’énergies propres.
L’entreprise est ancrée dans le tissu social et local (elle soutient des manifestations et des associations du canton de Vaud dans la mesure du possible).
L’entreprise procède à l’évaluation régulière de la satisfaction de ses clients.
L’entreprise communique de manière transparente sur ses engagements vis-à-vis de ses clients (devis, conditions, garanties, etc.).
L’entreprise est perçue positivement par le grand public et contribue à la bonne notoriété du canton de Vaud.