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LA SOLIDARITÉ BOOSTÉE PAR LES RÉSEAUX SOCIAUX

Les mesures de précaution mises en place pour contenir l’extension de la pandémie ont porté un rude coup à l’économie mais aussi à la population semi ou entièrement confinée.


Les mesures de précaution mises en place pour contenir l’extension de la pandémie ont porté un rude coup à l’économie mais aussi à la population semi ou entièrement confinée. Au-delà des aides promises ou effectives de la part des pouvoirs publics se sont mises en place une multitude d’actions de solidarité de proximité émanant de citoyens et d’associations pour venir en aide aux personnes les plus fragilisées par la crise. Manifestations organisées ou informelles, elles témoignent de la puissance et de l’efficacité de la communication numérique au service du prochain..

Dès le début de la pandémie, les réseaux sociaux se sont évidemment enflammés, non seulement pour diffuser des commentaires plus ou moins pertinents, mais aussi pour proposer de l’aide individuelle aux personnes soudainement fragilisées. Avec en première ligne celles âgées de 65 ans ou plus selon les recommandations de la Confédération, ainsi que celles souffrant déjà d’une maladie, autrement dit celles censées ne pas mettre le nez dehors ou presque. Sites Internet dédiés, Facebook, WhatsApp et autres ont rapidement fourmillé de mises en relation de personnes proposant bénévolement leur aide ou en sollicitant une. Un peu chacun dans son coin, mais pas seulement. Au niveau national, il suffit d’entrer sur le site www.hilf-jetzt.ch le code postal de sa localité pour découvrir les nombreux groupes d’entraide et d’infos, constitués ou informels, actifs dans sa région – une cinquantaine à Lausanne et alentours – et choisir ceux dont on souhaite faire partie. Et de manière très concrète, le site propose une recherche selon que vous proposez une aide ou en sollicitez une. Organisation de courses alimentaires, pour des médicaments, promenades du chien, conseils, soutien financier ou psychologique, tout ou presque peut être mis en œuvre à partir de cette plateforme. Pour exemple, le groupe «Entraide Coronavirus Lausanne & environs » comportait plus de 6000 membres début mai.

CHACUN POUR TOUS

Tous les outils de la technologie actuelle sont mobilisés. Julien Rilliet, professionnel de la communication numérique, a ainsi créé une application gratuite pour smartphone présentée sur le site citoyens-solidaires.org. Axée sur la solidarité locale et de quartier, elle permet la mise en relation directe entre les personnes qui cherchent une aide et celles qui en proposent. Lancée à Vevey, elle a été adoptée dans ne nombreuses communes notamment dans la région lausannoise.
L’entraide, principalement financière, s’est exprimée également de manière parfaitement structurée lors de la Journée nationale de la solidarité le jeudi 16 avril où plus de 10 millions de francs ont été récoltés pour l’aide en Suisse. «Ce fut une journée de solidarité extraordinaire, à l’image de cette période extraordinaire, se félicite la Chaîne du Bonheur. De 7 h du matin à 23 h, les appels aux dons ont résonné dans toute la Suisse. Ils n’émanaient pas seulement des centres de collecte, mais aussi des studios de radio, des maisons transformées en bureau de télétravail et de ‹ call centers › externes. Malgré ces conditions inhabituelles, la solidarité de la population suisse a été tout simplement impressionnante. » Tout laisse à penser que nombre de ces structures seront actives durant de longs mois encore. Avec l’espoir que certaines s’installeront durablement dans une société qui aura découvert à la fois la puissance et la simplicité de mise en œuvre des outils numériques dans un domaine jusque-là peu concerné.