Naissance d'un morceau Plaine-du-Loup

NAISSANCE D’UN MORCEAU DE VILLE AUX PLAINES-DU-LOUP

Planifié sur plus de 30 hectares, le futur écoquartier des Plaines-du-Loup sur les hauts de Lausanne passe enfin de la réalité virtuelle, administrative et politique à la vie réelle.


Planifié sur plus de 30 hectares, le futur écoquartier des Plaines-du-Loup sur les hauts de Lausanne passe enfin de la réalité virtuelle, administrative et politique à la vie réelle. Les grands chantiers démarrent. En plusieurs étapes, dont quelques-unes encore incertaines, notamment avec l’hypothèse d’un classement du Stade de la Pontaise qui a refait surface. Après le parc du Loup inauguré en 2018, on entre désormais dans le vif du sujet avec la construction des premiers immeubles, dans la continuité du parc, soit au sud du premier plan partiel d’affectation. Cette première tranche de cinq bâtiments comportera 342 nouveaux logements pour environ 1100 habitants.

topelement

Coeur de cible du grand projet urbanistique Métamorphose né en 2006, voulu pour être notamment compatible avec la société à 2000 watts, l’écoquartier des Plaines-du-Loup est essentiellement destiné à pallier la pénurie de logements avec à terme un apport de 8000 appartements et une capacité de 3000 emplois. Et s’il est vrai que le taux de logements vides au niveau cantonal, qui se situait à l’époque aux alentours de 0,5 %, a désormais plus que doublé, la situation reste préoccupante dans le district de Lausanne, tandis que la population de la capitale vaudoise a atteint un nouveau record absolu cet année avec 146 032 habitants. Incidemment, l’ensemble représente une bonne affaire par les temps qui courent pour la Ville propriétaire des terrains au chapitre notamment des droits de superficie. « Un morceau de ville dense en recherchant la mixité sociale et fonctionnelle, avec une offre de logements diversifiée, des équipements scolaires, socioculturels et sportifs pour l’ensemble des générations. » En plus d’améliorer l’offre en logements dans la région lausannoise, le programme Métamorphose aux Plaines-du-Loup vise le double objectif consistant à « faciliter une réduction de la demande en déplacements tout en limitant une spécialisation du secteur ». Avec un léger bémol pour quelques années encore s’agissant de l’accessibilité en transports publics de ce nouveau quartier quelque peu distant du centre de la ville. On est en effet tenté de penser que les paroles vont ici un peu plus vite que la musique… Les futurs habitants devront se contenter dans un premier temps des lignes de bus 1 et 21, la mise en service du futur métro M3 qui circulera jusqu’à la Blécherette n’étant pas attendue avant l’horizon 2030.

Investisseurs

LARGE PANEL D’INVESSTISEURS

De nombreux investisseurs avaient répondu à l’appel d’offres lancé en 2015. Ceux qui ont été retenus représentent un large panel : investisseurs traditionnels, société d’utilité publique, coopératives d’habitants, sociétés et fondations propriétés de la Ville. Ils ont été groupés au sein des différentes « pièces urbaines » afin d’en assurer la mixité.

La réalisation du quartier des Plaines-du-Loup s’effectue en plusieurs grandes étapes, selon des plans d’affectation partielle distincts. Celle dont il est question aujourd’hui s’étend depuis le sud de la parcelle allant du Service cantonal des autos jusqu’au nord du parc du Loup. Elle sera sillonnée par quatre rues piétonnes, comportera environ 1100 logements, un parking de 700 places et 1800 places pour vélo. Cette première étape comporte cinq pièces urbaines. C’est sur la plus vaste d’entre elles, désignée par la lettre E, que les grues vont s’installer en premier. Celle dont la façade sud s’ouvre sur le parc du Loup, que débutent les premiers chantiers de construction. Sur une surface au sol de 12 142 m2, on trouvera cinq bâtiments, respectivement construits par cinq investisseurs qui se sont groupés en société simple. Ce secteur comportera également près de 4000 m2 dédiés à des activités. Logement Idéal, société coopérative fondée jadis notamment par la Société industrielle et commerciale de Lausanne et environs (aujourd’hui ERL), construit un immeuble comportant essentiellement 75 logements subventionnés, conçu par cBmM SA Architectes. Les espaces d’activités, tous en relation directe avec l’espace public, s’étendent en lots de tailles et de programmes variés. Un deuxième lot a été attribué à la société Jaguar Realestate SA. Son programme est exclusivement dédié aux logements en PPE avec 62 objets dans un immeuble signé du bureau lausannois L-Architectes Sàrl. Il a la particularité de comprendre plusieurs espaces communs, appelés tiers-lieux, tels qu’un fitness, situé au rez supérieur, un salon commun, une salle des fêtes et une grande terrasse commune, tous trois situés au cinquième étage. Le troisième lot est celui de la CIEPP (Caisse Inter-Entreprises de Prévoyance Professionnelle). Il comportera 102 logements dont 60 % sur le marché libre, les autres en loyer régulé. On trouvera aussi dans cet immeuble dessiné par LRS Architectes une importante surface au rez destinée notamment à des commerces. L’investisseur pour le quatrième lot est la SCCH Le Bled, dont les 78 logements seront soit en propriété soit en location. Son bâtiment du bureau Tribu architecture SA comportera également des bureaux et un commerce, ainsi que des activités mutualisées, entre autres une salle polyvalente et de spectacle, un foyer, une salle commune, un Bled BnB (hébergement de courte durée), un salon commun et une terrasse commune au cinquième étage. Le cinquième et dernier lot de cette pièce urbaine de la première étape est celui de la société La Meute (bureau Lx1 architecture Sàrl) qui Le parc du Loup, porte d’entrée du futur écoquartier des hauts de Lausanne où les constructions d’immeubles commencent enfin à se concrétiser. DR construira 25 logements, qui seront attribués à des familles, des célibataires, des étudiants ou des requérants d’asile en partenariat avec le Centre social d’intégration des réfugiés (CSIR). Une grande collocation de 14 chambres pour étudiants complétera son offre.

bâtiment

CE N’EST QU’UN DEBUT..

Les chantiers qui s’ouvrent maintenant seront suivis par beaucoup d’autres. Pour rappel, la Ville a présenté cet été au Conseil communal le préavis consacré à la réalisation de trois autres pièces urbaines supplémentaires sur les cinq de ce premier secteur. Ces trois pièces représentent 656 logements et plus de 12 000 m2 d’activités répartis dans onze immeubles, ainsi qu’un parking centralisé pour ce premier secteur. La première (pièce urbaine A), la plus au nord de cette première étape, réunit la Coopérative Cité Derrière, Swiss Life ainsi que la Société Immobilière Lausannoise pour le Logement (SILL). Sur 28 dossiers complets, le jury a désigné à l’unanimité des voix le projet « Romulus et Rémus » du bureau Bunq SA architectes et Jean- Jacques Borgeaud. Pour son bâtiment en forme de peigne, partagé entre les trois investisseurs. Le programme de Cité Derrière est le plus étendu. Il se compose principalement de logements, avec, en cinq étages et quatre cages d’escaliers, 87 appartements dont 55 subventionnés et 32 à loyer abordable, et 28 logements protégés.
On y trouve par ailleurs un appartement communautaire de huit pièces, géré par les Fondations de l’Orme et Bois-Gentil.
Le rez inférieur de cette partie du « peigne » accueillera par ailleurs un CMS et des locaux partagés par la PMU ainsi qu’une salle de conférences. Swiss Life occupe l’aile est du « peigne » donnant sur la route des Plaines-du-Loup, pour une utilisation exclusivement vouée à des activités de type commercial ou administratif. On y trouvera un lobby généreux pour l’accès aux sept étages constitués de grands plateaux libres pouvant être partitionnés au gré des utilisateurs. La SILL dédie sa partie exclusivement au logement.
Son programme en six étages totalise 61 appartements (34 % de subventionnés,45 % en loyer abordable et 21 % en libre) distribués par deux cages d’escaliers.Parking de 700 places Cette pièce comporte également le parking centralisé pour l’ensemble du PA1. Dix investisseurs se sont regroupés en une société simple. Celle-ci a décidé d’en adjuger la construction aux bureaux Architram et MP Ingénieurs. Le projet a dû subir d’importantes modifications afin de répondre aux exigences en raison de la proximité de l’aéroport de la Blécherette s’agissant de la hauteur du plafond aérien. De forme compacte, le parking comporte sept étages, dont six hors sol. Il offre 710 places pour les voitures (700 individuelles et 10 en autopartage) ainsi que 100 places pour les deux-roues motorisés. Cela est censé couvrir l’ensemble des besoins en stationnement de cette première étape du quartier. Le projet prévoit d’équiper dans un premier temps 20 places pour les voitures électriques, dont la moitié avec des bornes de recharge mutualisées afin de permettre la recharge d’un grand nombre de véhicules. La deuxième pièce urbaine rassemble quatre investisseurs : Retraites Populaires, Swiss Life, Coopérative de l’habitat associatif (CODHA) et SILL. Colloquée en zone mixte d’habitation et d’activités de forte densité, cette pièce B est composée de quatre bâtiments bien distincts. Réunis en société simple, ces investisseurs ont choisi le projet du bureau Meier + associés architectes SA pour les lots Retraites Populaires, CODHA et SILL, et le bureau Pont 12 pour le lot de Swiss Life. Cette tranche bénéficie d’une zone végétalisée de vaste ouverture, le Grand-Pré, visible depuis une grande partie des logements. Situé à l’ouest, le lot de Retraites Populaires joue un rôle particulier, avec la présence de la Migros au coeur de l’immeuble, ce qui permet de construire un passage entre le chemin des Bossons et la placette à l’amont du Grand-Pré. Au rez, les accès sont différenciés entre les types de logements et les commerces. Deux types d’habitat dans les étages : 55 logements traditionnels et 29 appartements protégés confiés à la Fondation Net Age. Swiss Life, dans son bâtiment au sud de la pièce, propose 96 logements destinés au marché libre et adaptés à la tendance actuelle de la réduction de la taille des ménages. Quant à la société coopérative CODHA, elle dispose d’un bâtiment d’environ 10 200 m2 dédié au logement, à des locaux communs et autres activités. La majorité des 75 logements qu’on y trouve sont traversants. Enfin, la SILL, dans son bâtiment de huit étages, en forme de U, propose 104 logements, dont un peu plus de la moitié en subventionnés et les autres en loyers abordables. La troisième pièce urbaine, en mains de la Société Coopérative d’Habitation Lausanne (SCHL), de la Fondation Pro Habitat Lausanne (FPHL) et de la Fondation Lausannoise pour la Construction de Logements (FLCL), a fait l’objet d’un concours d’architecture et de paysage, qui a désigné pour lauréat le bureau Nicolas de Courten Architectes Sàrl. La SCHL offre dans son bâtiment 38 logements à loyer modéré de 2,5 à 5,5 pièces et un local communautaire. Les appartements de 5,5 pièces ont été développés de manière à répondre à des modes d’habiter alternatifs, tels que collocation d’étudiants, familles nombreuses, accueil d’un parent âgé ou d’un tiers, etc. La FPHL propose pour sa part 43 logements à loyer modéré allant de 2,5 à 4,5 pièces et un local communautaire. FLCL construit pour sa part 20 logements à loyer abordable, 20 à loyer modéré. Le rez de cet immeuble est réservé à un centre de vie enfantine pour enfants en pré-scolaire. Le second bâtiment comporte aux étages supérieurs 12 logements à loger abordable et 16 à loyer modéré. Un Accueil pour Enfants en Milieu Scolaire (APEMS) occupe le premier étage ainsi que le rez-de-chaussée, où un commerce d’angle devrait venir s’installer. Quant à la quatrième pièce urbaine, elle réunit les investisseurs suivants : les coopératives C-Arts-Ouches et Ecopolis, les sociétés d’utilité publique Fondation Bois-Gentil et Fondation de l’Orme, la SILL et le Service des écoles primaires et secondaires de la Ville de Lausanne. Elle est l’oeuvre des bureaux d’architecture, soit Costea Missonnier Fiorini et Aeby Pernegger & Associés et Hüsler & Associés SA. Elle propose essentiellement 142 logements (16 % en subventionnés, 16 % en PPE et 51 % en loyers régulés), des classes d’écoles, deux EMS, ainsi que des surfaces de commerces et de bureaux. Elle se caractérise particulièrement par la placette publique en son centre, en lien direct avec le préau de l’école de cette première étape du quartier des Plaines-du-Loup