UN FOISONNEMENT CULTUREL ET DE VIE NOCTURNE

La « meilleure petite ville du monde », selon le prestigieux magazine de tourisme anglais Monocle, fait le bonheur non seulement des amateurs et connaisseurs de culture et de divertissements, mais aussi celui des noctambules. Musées, programmation théâtrale et musicale exceptionnelles, renommée internationale comme ville de la danse grâce au Prix de Lausanne et la présence du Béjart Ballet, Lausanne est par ailleurs devenue la métropole des noctambules de la Suisse romande et de bien au-delà grâce au nombre et à la diversité de ses lieux prisés par les amateurs de fête nocturne. Autant d’atouts aux retombées substantielles sur le plan touristique et par là sur l’économie locale.

Le Prix de Lausanne représente assurément l’événement culturel annuel lausannois au plus fort retentissement, la présence dans la capitale vaudoise du Béjart Ballet n’y étant évidemment pas étrangère.

En janvier dernier, le Prix de Lausanne de la danse fêtait son 50e anniversaire. L’édition 2024 de cette manifestation au retentissement international est programmée du 28 janvier au 4 février au Théâtre de Beaulieu. Jeunes danseurs et danseuses talentueux-ses du monde entier y participent dans l’espoir de décrocher une bourse importante pour la
suite de leur formation. Le Prix de Lausanne représente assurément l’événement culturel annuel lausannois au plus fort retentissement, si

ce n’est auprès du grand public, du moins sur la scène culturelle internationale, la présence dans la capitale vaudoise du Béjart Ballet n’y étant évidemment pas étrangère.

Beaulieu est (re)devenu un des hauts lieux lausannois de la vie culturelle, théâtrale et musicale, de même que la salle Métropole. Ces deux grandes salles proposent une programmation de spectacles assez exceptionnelle pour la taille d’une ville comme Lausanne. L’Opéra de Lausanne, le Théâtre Vidy sont les deux autres acteurs principaux de cette offre de haut niveau.

Le quartier des arts, alias Plateforme10, dont l’écrin du Mudac et de Photo Elysée a justifié la sélection de Lausanne comme unique destination helvétique dans la sélection du « New York Times », n’est cependant que la partie la plus visible et la plus récente d’une véritable constellation de musées. Du plus classique et fameux, tel la Fondation Hermitage, au plus original qu’est Aquatis avec ses présentations vivantes des principaux écosystèmes d’eau douce de la planète et de leurs animaux, en passant par le plus incontournable qu’est le Musée Olympique à Ouchy.

Enumérer la scène musicale pourrait se résumer à mentionner l’Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL), devenu l’un des ensembles de chambre les plus demandés à l’international, et dont les tournées en Allemagne puis aux Etats-Unis ont été des succès retentissants. Ou encore, en matière de musique classique, l’Orchestre de la Suisse romande (OSR). De la musique classique aux festivals artistiques populaires il n’y a qu’un pas. Comme celui qui conduit au Festival de la Cité, lequel depuis plus de 50 ans offre chaque été un trait d’union entre arts vivants, créations in situ, installations artistiques et culture urbaine. Et un pas de plus encore pour en arriver aux réjouissances populaires de fin d’année avec Bô Noël, ses marchés et ses animations au centre-ville (lire encadré).

Papillons de nuit
Puis vient la nuit, et son autre monde… Depuis les années nonante, il s’est développé à Lausanne une myriade de lieux pour faire la fête, au point de faire de la capitale vaudoise la ville phare de la vie nocturne en Suisse romande, et même bien au-delà. Cela résulte pour beaucoup des qualités propres à la région et à la Suisse, sa stabilité politique, son dynamisme économique et son multiculturalisme. On estime chaque soir de fin de semaine à plus de 40 000 le nombre de noctambules venant s’amuser à Lausanne, dont une bonne moitié de non résidants, accourant de Genève notamment ou de France voisine.

Jadis si calme la nuit tombée, avec son air de bourgade tranquille où l’on s’ennuyait dans ses rues vides les soirs de fin de semaine, Lausanne compte aujourd’hui près d’une cinquantaine d’établissements attirant les papillons de nuit loin à la ronde. Lausanne Tourisme en propose une vingtaine dans sa sélection. Certains lieux ont même la bénédiction des autorités communales, lesquelles subventionnent les clubs Les Docks et Le Romandie.

La transformation du quartier du Flon au début des années 2000 a joué un rôle important dans cette évolution. On trouverait près de 80 % des enseignes récréatives dans ce périmètre qui prend la nuit des airs de discothèque à ciel ouvert. Cette concentration résulte de la qualité d’accueil de ce quartier, mais aussi des économies d’échelle qu’engendre une telle concentration en matière d’organisation et de marketing, tout en engendrant un circuit apprécié par les fêtards.

Une telle offre rencontrant pareil succès profite aussi aux restaurants du centre-ville et à l’économie locale en générale. Encore faut-il la gérer efficacement en termes de service public. Les problématiques sont multiples et complexes. Hormis les inévitables soucis de bagarres, de consommation excessive d’alcool et d’usage de produits stupéfiants, la question des transports est épineuse afin de limiter tant que faire se peut des pics de circulation au petit matin. C’est ainsi que le réseau des tl a développé, en plus de certaines lignes régulières, un réseau nocturne de six lignes de bus desservant la région lausannoise les nuits de week-end entre 0 h 40 et 5 heures du matin au départ du Flon ou de Saint- François.