FÉDÉRALE DE GYMNASTIQUE : ENFIN REVENUE À LAUSANNE !

Une manifestation festive sans pareille qui célèbre la culture helvétique et son histoire  gymnique.

Lausanne et le Canton de Vaud n’avaient plus accueilli depuis 1951 cet événement XXL considéré comme la plus ancienne et la plus grande manifestation de sport populaire de Suisse. Avec quelque 65’000 gymnastes des quelque 3’000 sociétés de gymnastique que compte la Suisse, de tous âges et de tous niveaux, la Fête fédérale de gymnastique célèbre la culture helvétique à travers son histoire gymnique. Animée et colorée, la fête s’adapte au fil de ses éditions à l’évolution des pratiques sportives. Et s’adapte aussi à l’évolution des pratiques sociétales, notamment cette fois-ci avec la difficulté de parvenir à mobiliser les 4’000 bénévoles nécessaires au bon déroulement de ces dix journées du 12 au 22 juin avec plus de 200’000 visiteurs attendus.

Créée en 1832 à Aarau, organisée tous les six ans depuis 1967, cette méga fête à nulle autre pareille s’efforce, au gré des villes intéressées, de n’oublier aucune des régions du pays. Sa taille n’a pas cessé de croître au fil des ans.

Avant 1951, Lausanne l’avait déjà accueillie à trois reprises, en 1855, 1880 et 1909. Qualifiée de « Jeux olympiques du sport de masse », la manifestation qui se tient sur dix jours requiert une logistique hors norme. Le budget de cette 77e édition se monte à près de 30 millions de francs. La Ville et le Canton lui ont chacun accordé 500’000 francs de subvention, ainsi qu’une garantie de déficit éventuel d’un même montant. Ce budget est considéré comme équilibré grâce à l’engagement de milliers de volontaires affectés à des tâches d’ordre général ou à des activités qualifiées. Leur engagement est crucial, car sans elles sans eux un tel événement ne pourrait tout simplement pas avoir lieu. Encore fallait-il les trouver en nombre suffisant, soit 4’000, autant que pour le Paléo Festival par exemple. Or les organisateurs n’ont pas caché leur préoccupation pour y parvenir. Ils ont notamment mis sur pied une importante campagne d’affichage dans les transports publics pour convaincre la population de s’engager ainsi qu’une présence particulièrement dynamique sur les réseaux sociaux.

Bénévolat à la peine…
Depuis le Covid-19, le recrutement de bénévoles pour des événements de longue durée serait devenu plus difficile. Cela quand bien même, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), en 2020, 41 % de la population résidente permanente de 15 ans et plus déclarait avoir effectué du travail bénévole (organisé et /ou informel) au cours des quatre dernières semaines. Au-delà de la concurrence entre manifestations de diverses natures, les sociologues l’expliquent par une évolution des valeurs et des priorités. Il ne suffit pas que l’événement fasse sens, que son image soit suffisamment positive pour que l’on y adhère et que le volontariat puisse s’exercer avec une certaine flexibilité.

Si la question d’une possible indemnisation financière des volontaires semble contraire à l’esprit même du bénévolat, certains organisateurs se la posent tout de même, sachant qu’elle peut réduire les coûts cachés du bénévolat résultant de personnes manquant à leur engagement. Plus pragmatique, c’est l’octroi de contreparties sympathiques appréciables qui fait l’unanimité.

Vêtements, sacs et objets aux couleurs de la fête sont d’ores et déjà destinés à  devenir des collectors.

Ainsi la Fête fédérale de gymnastique offre-t-elle à ses bénévoles un cornet pique-nique et boisson pour chaque jour d’engagement, une invitation à la soirée des volontaires, et la gratuité des transports publics vaudois les jours de leur engagement. À cela s’ajoute un bon d’une valeur allant de 35 à 140 francs, utilisable notamment pour le merchandising (vêtements, accessoires, objets) lié à la fête, de 35 francs dès un jour jusqu’à 140 francs dès sept jours et la restauration dans un des stands de la fête.

La Fédération vaudoise des jeunesses campagnardes (FVJC), dont la grande fête cantonale qui a lieu tous les cinq ans, et repose notamment sur les épaules du bénévolat, a quant à elle choisi de dynamiser l’encouragement en organisant un concours récompensant les plus engagés.

Le métro m1 affiche la couleur dans une livrée de fête particulièrement  chatoyante.

Encore faut-il être disponible ou obtenir de son employeur un congé, payé ou non payé. Ce dont bénéficient pour cet événement hors pair les collaborateurs de l’État de Vaud. Comme il l’avait fait pour les JOJ 2020, le Canton a en effet « décidé de soutenir le recrutement de bénévoles en permettant aux collaboratrices et collaborateurs de l’administration cantonale de prendre jusqu’à douze jours de congé payé pour celles et ceux qui voudraient donner de leur temps et de leurs compétences ».

Rendez-vous à la fin de l’été pour le bilan de ce méga-événement pour lequel la Ville de Lausanne a notamment fait le pari de ne proposer aucun parking dédié. Challenge d’autant plus audacieux que pour des raisons organisationnelles, la commune a fermé de nombreux parkings publics notamment dans le bas de ville. Non moins de 36 trains spéciaux et une centaine d’autres renforcés ont été prévus. Et sur place, les tl ont évidemment eux aussi adapté leur offre de métros et de bus à la mesure la fréquentation explosive attendue pour cet événement à nul autre pareil.