
Les petits commerces lausannois dont au moins les deux tiers de l’assortiment relèvent du secteur alimentaire peuvent désormais créer une terrasse pouvant accueillir jusqu’à neuf clients devant leur magasin. Près de 150 enseignes peuvent y prétendre. La Société coopérative des commerçants lausannois (SCCL) salue une avancée pour laquelle elle s’était activement engagée, à l’heure où le commerce de proximité s’efforce de tout mettre en œuvre pour renforcer les liens avec la population.
Boulangeries, pâtisseries, chocolateries, confiseries, boucheries, fromageries, épiceries, glaciers, pêcheries, torréfacteurs, magasins de thés… Tous peuvent désormais offrir à leur clientèle la possibilité de consommer sur une terrasse aménagée devant leur magasin. De quoi augmenter de manière significative le nombre de plus de 650 terrasses exploitées jusqu’ici en ville de Lausanne.
Plus attractive et conviviale qu’une porte d’entrée laissée ouverte pour inciter à la découverte, cette possibilité longtemps considérée comme inaccessible a été rendue possible par la Ville grâce à l’aboutissement d’une concertation avec GastroVaud, Gastro-Lausanne et la Fédération des Métiers de l’Accueil et du Goût (FMAG). Elle répond à une demande exprimée de longue date par les commerçants par l’intermédiaire de la SCCL.
Cet accord quasi historique a été annoncé par la Municipalité le premier avril entre les associations de commerce, de la restauration et des métiers de bouche. Son caractère novateur a même fait douter certains, qui ont cru à un poisson d’avril. Cette évolution s’inscrit dans une volonté d’animer l’espace public tout en assurant un équilibre entre les acteurs économiques concernés. Jusqu’à présent, seuls les établissements détenteurs d’une licence selon la Loi vaudoise sur les auberges et les débits de boissons (LADB) pouvaient exploiter une terrasse. Cette évolution n’a dès lors été rendue possible qu’à certaines conditions.
Pratique bien encadrée
La première condition est la limite à neuf du nombre de places assises, conformément à l’exemption de licence pour les établissements de moins de dix personnes, prévue par la LADB. La seconde est la limitation de leur horaire à celui d’ouverture des magasins en question : fermeture en général à 19 h en semaine et à 18 h le week-end. La vente d’alcool n’y est pas autorisée.
Ces terrasses de commerçants sont également soumises aux mêmes règles que celles appliquées aux établissements publics par la Ville. Ainsi, pour des raisons d’esthétique, l’utilisation de mobilier en plastique ou de parasols publicitaires est interdite. Une autorisation d’installation d’aménagement est nécessaire. Implantées sur le domaine public, les terrasses seront soumises à une taxe annuelle de 84 francs le mètre carré. En cas de volonté de procéder à l’aménagement pérenne d’une petite terrasse, le commerçant devra se soumettre à la procédure habituelle d’autorisation avec permis. De leur côté, les établissements détenteurs d’une licence LADB ont obtenu une réduction de 13 % sur la taxe pour leur terrasse sur le domaine public.
Enfin, en guise de reconnaissance pour leur participation à l’embellissement de la ville, les fleuristes – on en dénombre 23 à Lausanne – ne sont désormais plus soumis à la taxe d’occupation du domaine public.