BILAN INTERMÉDIAIRE POSITIF MALGRÉ QUELQUES ÉCUEILS

Grégoire Junod inquiet de la lenteur dans la concrétisation de projets majeurs pour Lausanne.

En fonction depuis l’été 2021, l’actuelle Municipalité de Lausanne a fait le point à mi-parcours de ses cinq ans de législature. Bilan globalement positif. Mais d’une manière générale, le développement de la capitale n’est pas un long fleuve tranquille. Au-delà de réalisations réjouissantes, les plans n’avancent pas tous comme on le pensait. Les  ambitions sont grandes, les questions parfois complexes, les défis nombreux, ainsi que le souligne le syndic Grégoire Junod.

En politique, tout ne se passe pas comme prévu. C’est ce qui fait son charme dit-on… C’est ce qui fâche parfois aussi, à l’exemple, il y a quelques mois, du retrait surprise du préavis municipal pour la transformation tant attendue du stade Pierre-de-Coubertin, afin de l’affiner en raison de son rejet par la commission communale. Face aux défis que les élus lausannois affrontent ou qui les attendent, cet écueil fait toutefois presque figure d’anecdote.

Les grandes réalisations communales de ces derniers temps, telle la première phase de l’écoquartier des Plaines-du-Loup, la réhabilitation du site de Beaulieu ou la résurrection du cinéma Capitole n’éclipsent évidemment pas les soucis actuels. Avec en toute première position le chantier de la gare de Lausanne, échappant à la Ville car sous la responsabilité des CFF et de l’OFT. « Cela nous préoccupe beaucoup, s’inquiète le syndic. Le souci n’est pas tant la durée des travaux que la nécessité d’avoir une gare qui ne soit pas un frein au développement de Lausanne, qui retarde notamment le projet m3 très important pour notre objectif de transfert modal. La gare étant une porte d’entrée importante, cela nous inquiète aussi pour l’image de la ville, son positionnement en Suisse romande. »

Parmi les écueils, qu’on préfère, par optimisme, nommer défis, se trouve la lenteur dans la concrétisation de projets communaux pourtant votés. Par exemple celui du pôle économique de la gare, dit Rasude, lenteur certes indépendante de la volonté de la Municipalité. C’est l’un des projets majeurs en termes de création d’emplois, domaine où Lausanne accuse depuis les années septante un important déficit par rapport aux autres grandes villes. « À la Rasude, on est vraiment sur un emplacement extrêmement privilégié, non seulement à l’échelle de Lausanne, mais aussi de la Suisse entière en raison des connections ferroviaires et de la proximité d’un aéroport. »

Certaines autres questions aux retombées économiques importantes, telle celle du tourisme, sont cependant en très bonne voie (« On part d’une situation un peu critique ») grâce à l’acceptation ici d’une nouvelle stratégie prometteuse. D’autres problématiques s’avèrent infiniment plus complexes, comme celle de la toxicomanie et de la mendicité.

Réaménagement de la place de la Riponne, de celle du Tunnel, poursuite de la construction des écoquartiers… « Le défi, c’est de faire avancer un peu plus vite les grands projets », souligne Grégoire Junod. « Lausanne doit se développer car elle va grandir. Les flux migratoires ne vont pas aller en diminuant. Il faut concilier cela avec une ville plus vertueuse »