L’Office d’appui économique et statistique (OAES) du Service de l’économie de la Ville de Lausanne examine les évolutions et transformations du tissu entrepreneurial lausannois afin de mieux comprendre les dynamiques économiques locales. Son rapport annuel sur la situation conjoncturelle de la Ville pour 2024 constate notamment que si l’inflation fléchit, elle continue d’impacter le pouvoir d’achat, tandis que le marché de l’emploi envoie des signaux contrastés, avec une progression du chômage et un accroissement de l’emploi et du nombre de frontaliers. Plusieurs indicateurs témoignent du potentiel de développement de l’économie de la capitale vaudoise.
Lausanne a franchi l’automne dernier le seuil des 150’000 habitants et la progression se poursuit : ils étaient 150’738 à fin mai. Quatrième grande ville de Suisse derrière Zurich, Genève et Bâle, la capitale vaudoise se caractérise par une situation conjoncturelle pour le moins contrastée. Le marché du travail en est l’un des principaux indicateurs.
Le taux de demandeurs d’emploi (chômeurs et non chômeurs) est certes remonté à 8 % en février 2024. Les demandeurs d’emploi dans le commerce de détail, la santé ou l’action sociale sont moins nombreux qu’avant la pandémie, à l’inverse de ceux de l’hôtellerie et de la restauration. Et de remarquer que d’une manière générale, Les personnes de 50 ans et plus ne perdent pas plus souvent leur emploi que les celles âgées de 15 à 24 ans.
De fait, la situation est loin d’être simple. « Le chômage en progression n’empêche pas d’observer un accroissement de l’emploi et du nombre de frontaliers travaillant à Lausanne, ni aux acteurs économiques de constater la persistance d’une pénurie marquée de main d’œuvre qualifiée », constate l’OAES.
Selon les résultats de la statistique structurelle des entreprises (STATENT) de l’Office fédéral de la statistique pour 2022 publié cet été seulement, l’emploi a connu à Lausanne cette année-là la deuxième plus forte croissance enregistrée depuis 2012, avec une augmentation de 2,7 % et de quelques 3’400 postes supplémentaires, un niveau qui dépasse de plus d’un point la moyenne des dix dernières années. Le secteur santé, social et médico-social, qui représente plus d’un emploi sur cinq, est celui où la progression est la plus forte.
Lausanne occupe actuellement 19 % des 45’000 frontaliers du canton, tandis que cette part était de 11 % au début des années 2000. Plus précisément, ils étaient 8’376 en mars dernier, en légère baisse saisonnière, soit 10 % de plus en comparaison avec le même trimestre en 2023. Ces personnes sont majoritairement des hommes (59,1 %) d’une quarantaine d’années, et surtout attirées par l’administration publique, le commerce de détail et la restauration. Il demeure que le tissu économique lausannois est largement spécialisé dans le domaine de la santé, avec (chiffre de 2021) plus de 22’500 plein temps, soit 22,5 de l’ensemble de l’emploi lausannois.
Cela étant, le rapport de l’OAES rappelle qu’à Lausanne, comme généralement en Suisse, les PME représentent la grande majorité des établissements, 88 % d’entre elles employant moins de dix équivalent temps plein (EPT). En termes d’emplois, ces dernières pèsent ensemble quasiment autant que les grandes entreprises de 250 EPT et plus. Le secteur public occupe quant à lui 25 % des plein temps, cette part étant la plus élevées des cinq grandes villes de Suisse à l’exception de la Capitale fédérale.
Au chapitre des bonnes nouvelles et des perspectives favorables, on note la progression du nombre de nuitées touristiques à Lausanne entre janvier et avril 2024 : près de 245’000, soit 2,1 % de plus par rapport à la même période en 2023. Enfin, l’arrivée prochaine du tram t1 devrait procurer des opportunités d’implantation d’activités notamment sur les secteurs de Sévelin et de Sébeillon, de première importance pour l’accueil de nouvelles places de travail.