LAUSANNE JARDINS 2004 – L’ART DU JARDIN URBAIN POUR LA VILLE DE DEMAIN

La capitale vaudoise accueille tous les cinq ans Lausanne Jardins, série d’interventions paysagères éphémères qui contribuent à la faire rayonner à l’international. L’édition 2024 a pour thème «Entre l’eau et nous». Du 15 juin au 5 octobre, elle propose une quarantaine de réalisations, dont des lauréates d’un concours international. Cela avec pour théâtre les rives du Léman, sur la terre ferme ou sur l’eau, de l’embouchure de la Chambronne à celle de la Vuachère.

L’édition 2024 de Lausanne Jardins s’inscrit dans une double opportunité. D’abord le thème, «Entre l’eau et nous», à savoir la pertinence de valoriser le rôle de l’eau, ressource précieuse en ces temps de crise climatique. Ensuite le clin d’œil au souvenir d’Expo64, qui, il y a tout juste soixante ans, s’était, elle aussi, déployée sur les rives lausannoises du Léman, à Vidy. De fait, c’est la première fois que Lausanne Jardins, créé en 1997, reconduit en 2000, en 2004 puis devenu quinquennal, s’installe au bord du lac, sur un parcours de six kilomètres.

Considéré comme l’un des points forts du tourisme lausannois, événement culturel et de réflexion, Lausanne Jardins se présente cette année sous la forme d’une quarantaine d’installations à découvrir le long d’une promenade permettant au passage de dénicher des endroits insolites.

Le terme de «jardin» revêt ici la définition large d’intervention paysagère, où la créativité ne s’exprime pas seulement à travers les végétaux. De plus, il s’agit bien davantage que d’une exposition de savoir-faire. Le jardin est ici traité comme outil de transformation, d’animation et de fabrication de la ville, conférant à Lausanne une forte notoriété internationale dans l’art du jardin urbain. Tantôt poétiques, didactiques ou ironiques. la plupart d’entre eux sont éphémères et ne durent que le temps d’un été. La Ville relève que la précédente édition, en 2019, avait fait l’objet d’une couverture médiatique importante, dont un article dans le National Geographic dans son édition d’avril 2020. Ce n’est pas rien.

Coorganisée par la Municipalité de Lausanne et l’Association Jardin Urbain (AJU), cette manifestation dédiée à un large public présente des réalisations d’équipes pluridisciplinaires lauréates d’un concours international, ainsi que des travaux des Hautes Écoles et des services de la ville.

C’est gratuit – hormis des visites guidées payantes –, accessible 24 heures sur 24. Un dépliant explicatif avec carte peut être téléchargé ou obtenu en version papier au Bureau d’information touristique à Plateforme 10, ou aux Guinguettes du bord du lac, ainsi que dans le bus 24 qui parcourt l’ensemble du bord du lac, du Parc Bourget à la tour Haldimand, aller-retour.

Toutes indications sur www.lausannejardins.ch

LA VILLE ÉPONGE

Certains des jardins préfigurent les transformations urbanistiques et paysagères de la ville. Ainsi en est-il de «Jardin de circulation – Jardin de pluie», application d’un travail des étudiants de l’EPFL qui ont proposé des solutions pour gérer le ruissellement des eaux pluviales dans les villes.

Créé pour Expo64 à la Vallée de la Jeunesse, le Jardin de la circulation de la Police municipale est destiné depuis un demi-siècle à faire des enfants des cyclistes et des piétons modèles. Conçu à l’image des années soixante, le site présente les mêmes défis que l’espace urbain. Son sol est essentiellement minéral, non perméable, avec une faible présence végétale. Cela a pour conséquence la surchauffe du lieu – îlot de chaleur – inefficace pour l’évacuation des eaux de pluie et de ruissellement.

À la manière d’un laboratoire grandeur nature, Lausanne Jardins l’a transformé durablement selon les critères de la «ville éponge». Cela avec le concours de la Mobilière, laquelle sait de quoi on parle, les eaux de ruissellement de surface étant à l’origine de deux tiers des inondations.