TAXIS LAUSANNOIS EN SURSIS PROLONGÉ

L’échelle de temps décidée par le Conseil communal et l’Association des taxis pour le passage à l’électrique de l’ensemble des véhicules exploités dans l’arrondissement était légèrement utopique. La neutralité des émissions de carbone pour tous prévue en novembre 2020 dans l’euphorie du moment devait tomber le 1er juillet 2025. Face notamment aux difficultés de la profession, elle est reportée de cinq ans. Si tout va bien.

Le calendrier était irréaliste. Ce printemps, seul 82 des 292 taxis de l’arrondissement étaient passés à la motorisation électrique. Cela malgré un premier délai au 1er juillet 2027 pour les  véhicules en service entre le 1er janvier 2019 et au 1er juillet 2021, ainsi que l’autorisation de la location de voitures électriques. Ce timing de transition est reporté du 1er juillet 2027 au 1er juillet 2030, y compris pour les véhicules affectés au service des taxis avant 2019. À noter toutefois que les nouveaux véhicules ou nouvelles concessions restent soumis à l’obligation initiale

Selon le plan initial, l’ensemble des taxis de l’agglomération lausannoise devaient être passés au « zéro émission » de CO2 le 1er juillet dernier. Les propriétaires d’un véhicule acquis entre le 1er janvier 2019 et le 1er juillet 2021 bénéficiaient d’une prolongation de délai jusqu’au 1er juillet 2027. Face aux difficultés de la profession, le délai a été repoussé à 2030.

Cette prolongation s’accompagne d’un nouveau rabais dès 2026 de 150 francs pour l’utilisation du domaine public pour les chauffeurs qui ont fait le passage à l’électrique, soit 650 francs au lieu de 800 francs. De plus, le système de rabais des émoluments pour le renouvellement des véhicules est maintenu, 100 francs pour les véhicules thermiques, 50 francs pour les véhicules hybrides et une exonération complète pour les véhicules n’émettant pas de CO2.

Le Comité de l’Association des communes de la région lausannoise pour la réglementation du service des taxis a par ailleurs assoupli certaines règles. Il n’est plus obligatoire d’être propriétaire de son véhicule, ce qui permet la location ou le leasing afin d’éviter un investissement.

Cet assouplissement résulte des difficultés de la profession et doit permettre au taxis d’amortir leurs investissements. A été aussi pris en compte l’adoption par le Grand Conseil en décembre 2024 de la motion Philippe Jobin. Le député a mis notamment en évidence le manque de bornes de recharge rapide dans le Canton, ce qui peut induire une concurrence déloyale sachant que l’activité de transport professionnel de personnes doit pouvoir s’exercer aussi sur de longues distances.