CE QUI PLAIT ET CE QUI PÈSE: LAUSANNE CÔTÉ JARDIN ET CÔTÉ COUR…

La Ville n’en finit pas de recevoir des lauriers de la part de médias étrangers, de se distinguer lors d’enquêtes comparatives internationales. Dernier exemple en date : son cinquième rang parmi les 141 villes sur tous les continents et de toutes tailles prises en compte par le Smart Cites Index 2023*, enquête réalisée à l’IMD mesurant la capacité des villes à mettre l’intelligence urbaine au service des citoyens. Une sélection du New York Time en fait l’unique destination helvétique méritant le voyage en 2023. L’an passé, la voilà couronnée à Berlin du prix Emerging Culture City. Lausanne mérite-t-elle tant d’éloges ? Au quotidien vécu par la population, les entreprises et les commerces, la réalité est contrastée. Nombreuses et diverses sont les parts de lumière et d’ombre composant l’image de la capitale olympique. L’intelligence urbaine qui lui est reconnue par l’IMD serait-elle capable du meilleur du pire ?

Le Smart City Index 2023 de l’IMD mérite un détour. A la différence d’autres enquêtes du même genre, celle-ci n’est pas exclusivement basé sur l’aspect technologique. Elle considère l’intelligence urbaine au sens le plus large, prenant en compte surtout la perception de la population dans de multiples domaines tels que mobilité, santé, sécurité publique, économie ou environnement. Aucune mention à ce stade de la dette abyssale de la commune. Trois villes suisses, Zurich, Lausanne et Genève figurent selon cet index parmi les dix-neuf les plus intelligentes du monde. Zurich domine ce classement depuis 2019. Lausanne, 5e cette année, a  même figuré au 4e rang en 2021, avant que Canberra nouvelle venue ne lui ravisse cette place (voir tableau).

Même s’il s’en défend, le classement de la prestigieuse Business School basée à Lausanne et à Singapour est un outil de marketing, dans le sens où cela peut entrer en ligne de compte pour des sociétés étrangères désireuses de s’implanter dans une ville, et évidemment inciter celle-ci à l’amélioration et à l’innovation. Zurich obtient les meilleures notes dans les domaines de la santé et de la sécurité, des activités diverses, du travail, de la formation, des transports publics et de la gouvernance. La capitale olympique se distingue quant à elle notamment en matière d’espaces verts, activités culturelles et de l’enseignement des technologies dans les écoles. Aucune grande ville américaine ne figure parmi les vingt premières. New York, par exemple, est 21e.

De fait, le Smart City Index n’est qu’une facette parmi les innombrables composants de l’image de Lausanne, tout comme le sont les distinctions que la Ville collectionne. La mosaïque urbaine se compose d’autant de morceaux qui plaisent que de morceaux qui pèsent. La distinction entre les deux, entre le côté cour et le côté jardin, est la plupart du temps évidente. Leur seul dénominateur commun est qu’ils conditionnent l’attractivité et la prospérité de la capitale vaudoise. Les points forts l’emportent-ils sur les points faibles ? Les faits, rien que les faits retenus dans les pages suivantes n’ont pas fini d’alimenter les débats et de déclencher les passions.

La plupart de ces aspects, certains inéluctables, d’autres découlant de décisions politiques contestables, réjouissants, attristants voire révoltants, sont donc faciles à répartir respectivement dans la colonne « côté cour » et dans celle « côté jardin ». Mais pas tous.